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MORT DE HUIT TRAVAILLEURS A LA MINE DE ZINC DE PERKOA

La rançon de la violation obstinée des règles de sécurité

Au petit matin du 16 avril 2022, les eaux d’une pluie diluvienne ont englouti huit travailleurs dans les galeries de la mine de zinc de Perkoa, dans la région du Centre-Ouest du Burkina Faso. Plus d’un mois d’angoissantes recherches, et les secouristes n’ont pu ressortir que les ossements des infortunés pour leurs familles. Un procès ouvert le 24 août 2022, suite à une plainte des parents des 8 travailleurs, entre autres   pour homicide involontaire, mise en danger de la personne d’autrui, non-assistance à personne en danger, a abouti à la condamnation des premiers responsables de la mine à des peines de prison avec sursis et des peines d’amende. Comment en est-on arrivé là ? L’instruction du dossier montre à suffisance que ce drame est la conséquence logique d’une accumulation de négligences, de violations répétées des règles et exigences élémentaires de sécurité et de santé au travail, de la part des premiers responsables de cette mine.

A en croire le rapport d’étude d’impact environnemental et social (EIES) réalisée en 2006, préalablement à sa construction, comme la législation l’exige, la mine de Zinc de Perkoa était prévue pour être une mine souterraine dans un premier temps. « Au départ, l’accès aux gisements se fera via une seule rampe avec une pente de 15% à partir de la surface », peut-on lire à la page 15 dudit rapport.

C’est dire que l’essentiel de l’activité minière devrait se passer sous terre dans des galeries creusées à partir d’un tunnel central. C’est ce qui a du reste été fait jusqu’en 2013. Puis, cette année-là, pendant qu’elle était en pleine exploitation, les responsables ont demandé et obtenu, auprès des autorités burkinabè, une autorisation en vue de modifier le projet initial en construisant une mine à ciel ouvert au-dessus de la mine souterraine.

Conformément à la législation, pour l’obtention de l’autorisation en vue d’opérer cette importante modification, les responsables ont commandité une deuxième EIES, auprès d’un cabinet d’experts. Entre autres recommandations majeures contenues dans le rapport de cette étude, produit par le cabinet AECOM et intitulé « Étude d’impact environnemental et social de la modification du plan de développement de la mine de zinc de Perkoa, Burkina Faso », daté de septembre 2012, l’expert prescrit le détournement d’un cours d’eau intermittent qui traverse le site minier du côté ouest. Cela est mentionné à maintes reprises dans le rapport de cette étude. A la page 110 par exemple, il est écrit : « L’aménagement de la fosse à ciel ouvert requiert le détournement d’un petit canal de drainage à écoulement intermittent localisé à l’ouest de la fosse d’exploitation proposée. Cette rigole intermittente se déverse dans le Vranso, affluent du Mouhoun… ».

Le cours d’eau du malheur

L’étude d’impact environnemental de 2006 ne fait pas cas de ce détournement dudit cours d’eau. Sans doute parce que tant que la mine était souterraine le risque d’inondation était minime. Ce qui n’est pas le cas avec la grosse cuvette à ciel ouvert projetée.

Les responsables de la mine, après avoir reçu le rapport, ont visiblement décidé d’ignorer cette importante recommandation. C’est le constat que l’on a pu faire sur place. Une visite de terrain, organisée le 30 avril 2022, à la demande des parents des 6 travailleurs burkinabè disparus, à laquelle nous avons assisté, a permis de faire le constat de la non-effectivité de cette déviation recommandée par l’EIES. Jusqu’à son entrée dans le périmètre de la mine, délimité par une clôture métallique, le lit du cours d’eau n’a pas été dévié. Qu’en est-il à l’intérieur du périmètre de la mine ? Il ne nous a pas été possible de le vérifier compte tenu de la végétation assez dense à l’intérieur du périmètre.

Le cas de ce cours d’eau revient dans le procès-verbal d’interrogatoire, produit par le Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Koudougou, suite à l’audition du directeur général de la mine de Perkoa, Hein Frey, dans le cadre de l’instruction du dossier judiciaire. Aux pages 2 et 3 dudit procès-verbal, on peut lire ceci : « … Vous êtes prévenu de ne vous être pas, à Perkoa, courant année 2022 et antérieurement, en tout cas depuis moins de trois (03) ans, conformé aux prescriptions du règlement relatif à la santé et à la sécurité au travail dans les mines et carrière, selon lesquelles ‘’les emplacements affectés au travail doivent être aménagés de manière à garantir la sécurité des travailleurs’’, en l’espèce, (…) le fait pour vous d’avoir été négligeant dans l’entretien du canal de conduite naturelle des eaux de pluies dont l’absence de curage a occasionné l’ensablement et le rétrécissement et ainsi facilité la propagation des eaux de pluies du 16 avril 2022 dans le domaine de la mine de Perkoa ».

Le DG Nantou Mining, Hein Frey, peut-il vraiment dire qu’il est étranger à la mine de Perkoa

Pourquoi les responsables de la mine ont-ils pris tant de libertés avec la législation ? Nous n’avons pas pu obtenir de réponses auprès de la mine,nos différentes demandes d’entretien étant restées sans suite. Un travailleur de la mine, ayant requis l’anonymat, nous a confié que c’est le coût de la réalisation de cette déviation qui explique sa non-réalisation. « Creuser un nouveau lit pour un cours d’eau revient à débourser beaucoup d’argent. C’est la seule raison plausible qui peut expliquer qu’ils ne l’aient pas réalisé », explique-t-il quelque peu dégoûté.

De négligence en négligence

Dès le lendemain de la survenue du drame, le ministère en charge des mines a commandité une expertise sur la situation de la mine de Perkoa. Le rapport de cette expertise, daté de juin 2022, auquel nous avons eu accès, fait des révélations déroutantes. Il ressort notamment que « la fosse à ciel ouvert est exploitée jusqu’au niveau 70-75 mètres de profondeur, correspondant approximativement au niveau 70 de la mine souterraine, contrairement à la conception qui était de 100 m de profondeur ». « Cette pratique a occasionné l’exploitation du pilier prévisionnel de sécurité entre le niveau 100 et 130 », lit-on dans le document. Ce pilier, explique-t-il, tient lieu de pilier de sécurité. Il se trouve qu’une partie de ce pilier, poursuit le rapport, a subi un abattage progressif depuis la fin de l’année 2021 et cela s’est poursuivi en 2022 : « La stabilité de l’infrastructure était donc mise à rude épreuve. La matinée du 16 avril 2022, le pilier a fait l’objet d’explosion (confère plan d’activités du jour 16-4-22) en fin de poste de nuit du 15 avril 2022 ». Cette explosion a réuni les conditions favorables d’instabilité structurelle de l’infrastructure, conclut le rapport.

Une déviation du cours d’eau en lieu et place de ce petit dalot aurait pu permettre d’éviter le pire

Mais il n’y a pas eu que ça : « Initialement conçue pour être exploitée jusqu’à 550 mètres de profondeur, la fosse souterraine de Perkoa a subi une modification dans sa structure à partir du niveau 520 mètres. La descenderie principale a été décalée pour exploiter le gisement en profondeur. Elle est actuellement à 710 mètres de profondeur, soit un développement supplémentaire d’environ 170 mètres pris verticalement ». Ce décalage, à en croire le rapport, a pour conséquence, d’un point de vue sécurité au travail, la nécessité d’une ré-analyse de la résistance mécanique de la mine souterraine pour supporter la nouvelle contrainte mécanique ; la construction de nouveaux ouvrages de secours et leur adaptation aux anciens pour plus d’efficacité. Cela a induit une disjonction des issues de secours à partir du niveau 520. En termes plus simples, dans leur exploitation de la mine, les responsables de celle-ci n’ont pas respecté les prescriptions techniques prévues dans les documents de base. Ils ont dépassé de 170 mètres les limites prévues pour la profondeur maximum de la mine. Ce dépassement a pour conséquence de rendre les parties de la mine situées au-delà des limites normales déconnectées des issues de secours prévues par le plan initial. C’est-à-dire qu’en cas de sinistre survenant dans cette partie non réglementaire de la mine, les victimes ne peuvent pas avoir accès aux issues de secours pour se sauver.

L’art du faux-fuyant

A l’occasion d’une visite organisée par l’Unité d’action syndicale (UAS) sur la mine, quelques jours après le drame, le 3 mai 2022 les responsables syndicaux du Burkina n’ont pas manqué de poser certaines questions essentielles aux responsables de mine : des études préalables avaient-elles été menées sur les cours d’eaux autour de la mine ou pas ?  Des dispositifs étaient-ils mis en place pour bloquer l’eau ou pour donner l’alerte ou pas ? Face à ces questions, les responsables de la mine ont préféré botter en touche. « … Sur les dispositifs et les études, la direction de la mine s’est contentée de répondre qu’elle a hérité de la société qui l’a précédée dans la gestion de la mine », peut-on lire dans le compte-rendu de la visite de l’UAS publié par le site Faso7.com le 10 mai 2022.

Une telle réponse est-elle vraiment responsable de la part de ces responsables miniers ?  Peut-on légitimement se demander. Ont-ils hérité de la mine les yeux fermés ? N’ont-ils pas fait un état des lieux avec leurs prédécesseurs avant de s’engager à hériter de la mine ? Mieux, les différents rapports d’études menées au sujet de la mine ont-ils été emportés par leurs prédécesseurs ? Ces rapports ne sont-ils pas partie intégrante de cet héritage ? La société dont ils ont hérité n’a-t-elle plus de mémoire ? Une entreprise minière sérieuse, se disant soucieuse de la sécurité de ses employés et des exigences environnementales, peut-elle s’engager dans l’exploitation d’une mine sans chercher à jeter un coup d’œil dans les différents documents y relatifs ? Nous n’aurons finalement aucune réponse à ces questions qui ont été envoyées par mail le 17 juillet 2022 au directeur général de Trevali, Hein Frey.

S’il est vrai que la société Trevali a effectivement hérité de la mine, suite à son rachat auprès de Glencore en 2015, son directeur général (DG) actuel sur la mine de Perkoa, le Sud-Africain Hein Frey, ainsi que bon nombre de ses collaborateurs, sont très loin d’être nouveaux sur les lieux. Hein Frey fait, sans aucun conteste, partie des personnes qui connaissent l’histoire de cette mine sur le bout des doigts.

Les témoignages concordants de plusieurs travailleurs attestent qu’il est sur cette mine depuis 2007, soit pratiquement dès le début. Il y aurait commencé en tant que chef de projet, directeur du département mine, et a gravi tous les échelons pour en devenir le patron. Poste qu’il occupe depuis 2020, après s’être momentanément éclipsé en 2018.

Autre élément essentiel du rapport d’EIES 2013 produit par le cabinet AECOM, la mine à ciel ouvert, à en croire ledit rapport devrait avoir une durée de vie d’environ deux ans. C’est ce qui est écrit à la page 87 du document, sur le point ‘’Modifications apportées à la description du projet et à l’aménagement de la mine’’ : « augmentation de la superficie du portail à +-2.8ha et ajout d’une nouvelle fosse à ciel ouvert d’une durée d’exploitation d’environ 2 ans ».   En d’autres termes, les principales modifications à apporter consistent en l’agrandissement de l’étendue de la mine de près de 3 ha et la construction d’une seconde mine à ciel ouvert, en plus de la mine souterraine qui existait jusque-là. C’est-à-dire qu’elle (ndlr, la mine à ciel ouvert) était censée être refermée au plus tard en fin 2015. Comment se fait-il que jusqu’en 2022, soit près de 10 ans après, elle continue d’être exploitée ? Cette question a aussi été posée par mail aux responsables de la mine mais elle est restée également sans réponse. Idem du côté du gouvernement. La demande d’informations et de documents administratifs adressée au ministre en charge des mines le 6 juin 2022 est aussi restée lettre morte jusqu’à ce que nous publiions cet article.

A en croire le DG de Trevali, Hein Frey, lors de son audition par le Procureur du Faso près le Tribunal de Grande Instance de Koudougou, dans le cadre de l’instruction de la plainte des parents des victimes, évoquée plus haut, le gouvernement était bien au courant de cet état de fait, tout comme du dépassement des 550 mètres de la profondeur de la mine souterraine. Tout a été fait sous les bons auspices de l’Inspection des mines, soutient-il. « Je reconnais qu’on a dépassé la profondeur de 550 m dans l’exploitation de la mine souterraine ; à cette date, nous sommes à une profondeur de 710 m ; ce dépassement de profondeur est légal ; c’est NANTOU MINING (filiale de Traveli au Burkina) qui a pris la décision de dépasser la profondeur d’exploitation avec l’implication de l’Inspection des mines (…) chaque année, nous soumettons un rapport d’exploitation à l’Inspection », a-t-il indiqué.

Quand la mine à ciel ouvert échappe à la vidéosurveillance

Une autre négligence ayant contribué à la survenue et à l’aggravation du drame du 16 avril 2022 est rapportée par un des employés de l’entreprise en charge de la sécurité de la mine. Selon ce dernier, qui a requis l’anonymat, si les responsables de la mine avaient suivi une recommandation essentielle faite par l’équipe de sécurité, l’inondation n’aurait pas pu faire autant de victimes. Il explique qu’au moment des faits, la surface de la mine à ciel ouvert, par laquelle l’inondation est survenue, n’était pas couverte par les caméras de surveillance, avec lesquelles ils assurent la sécurité des lieux à partir d’une salle de surveillance appelé « Commet Center ». A maintes reprises, l’équipe de sécurité a, dit-il, attiré l’attention des responsables de la mine sur ce grave dysfonctionnement. « Nous avons maintes fois demandé aux responsables de la mine d’acheter des caméras pour pouvoir couvrir toute la surface de la mine à ciel ouvert, comme cela se fait pour le reste du périmètre minier, afin que, depuis la salle de surveillance, on ait un œil sur ce qui s’y passe. Mais rien n’y fit. Les patrons de la mine n’ont jamais pris en considération cette recommandation majeure. Jusqu’à ce que l’irréparable se produise… Tout cela, pour ne pas dépenser. », lâche-t-il, visiblement dépité.

Pourtant, poursuit-il, « pour peu que cette recommandation ait été prise en compte, pour peu que la surface de la mine à ciel ouvert ait été dans le champ de couverture des caméras de surveillance, les agents auraient pu, depuis le « commet center », remarquer l’entrée des premières colonnes d’eau et on aurait eu le temps d’alerter les travailleurs qui étaient en dessous afin qu’ils se sauvent à temps ». « Faute de cela, l’eau a eu tout le temps de s’engouffrer dans la mine en grosse quantité, à l’insu de tous, jusqu’à surprendre les infortunés », conclut-il. Nous avons pu constater cette absence de caméras de surveillance au niveau de la mine à ciel ouvert lors de la visite des parents des victimes sur les installations de la mine, le 30 avril 2022. C’est par la suite, dans le courant du mois de juin 2022, que des caméras ont été installées dans cette partie de la mine, rapporte la même source.

L’interconnexion entre les deux mines est aussi un autre point de grief. A en croire les témoignages concordants de travailleurs, il n’était pas prévu que la mine à ciel ouvert et celle souterraine soient interconnectées. C’est-à-dire qu’il ne devrait pas y avoir de jonction entre les galeries de la mine souterraine et le gros trou à ciel ouvert. Les deux devraient être totalement séparées par mesure de sécurité. Mais contre toute attente, dans un souci toujours d’optimisation des performances de production, les patrons de la mine ont décidé de communiquer les deux mines. Ainsi il était plus facile de concasser le minerai à partir de la mine à ciel ouvert et les camions le recueillaient en dessous à partir de la mine souterraine pour l’acheminer directement à l’usine.

Opération de charme

Dès les premières heures de cette crise majeure, les responsables de Trevali se sont engagés dans une offensive communicationnelle. Tout commence par un laconique communiqué publié sur le site web de l’entreprise, très tôt le matin du 16 avril 2022. A travers ledit communiqué, ils annoncent la disparition des huit travailleurs et le lancement d’une opération de sauvetage en vue de les retrouver. S’en suivent des rencontres et autres visites avec les autorités gouvernementales, les familles des victimes, des organisations syndicales, des organisations de défense des droits humains, etc., tout cela relayé par les médias :  « Toutes les dispositions sont prises, non seulement pour prévenir mais aussi pour parer à toute éventualité ; des chambres de refuge pouvant résister à des cas d’inondation sont prévues dans les galeries et les travailleurs disparus seraient hors de danger si toutefois ils ont réussi à s’y réfugier ».

Pourtant, lors de son audition devant le Procureur du Faso près le TGI de Koudougou, le DG de la mine a affirmé : « Nous n’avons pas prévu de chambres de refuge pouvant faire face à un cas d’afflux d’eaux dans la mine souterraine ; on ne peut pas avoir des chambres de refuge qui peuvent résister à une inondation ; la conception des chambres de refuge répond aux standards internationaux ».

Contacté par email, un responsable de la société australienne MineArc, ayant fourni ces chambres de refuge, avait confié que leurs produits n’étaient pas conçus pour résister aux inondations. Les responsables de la mine avaient toujours nié ces évidences lors des différentes rencontres avec les familles des victimes ou avec les responsables gouvernementaux. Aux dernières nouvelles, à en croire Me Christophe Birba, un des avocats des victimes, la mine et les parents des victimes et leurs conseils respectifs sont parvenus à un accord pour le payement de dommages et intérêts. Selon l’avocat, les sommes correspondant à ces dommages et intérêts ont déjà été payées par la mine, auprès de la CARPA (Caisse autonome de règlements pécuniaires des avocats), à l’intention des victimes. Une procédure de liquidation de la mine, ajoute l’avocat, a aussitôt été enclenchée. Ainsi prend fin, dans la désolation totale, un projet minier qui avait pourtant suscité de gros espoirs, tant pour les populations locales que pour le pays entier.

Enquête réalisée par Y. Ladji BAMA avec l’appui de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO)

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11 commentaires

  1. Merci bien à vous pour cette enquête. Sauf que la partie concernant le ministre Basolma devrait aussi ressortir en substance. Merci et bonne suite .

  2. Merci pour le travail fait.
    Vraiment nous avons beaucoup a faire au niveau de notre gouvernance et l’éducation citoyenne de nos populations.Je suis sûre et certain que votre œuvre contribuer à mettre le pays sur la bonne voie.

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