Bras de fer sur fond de suspensions abusives de salaires
Dans l’acte 1 de cette série de trois sur les conditions de travail des FDS engagés au front contre les terroristes qui endeuillent le Burkina Faso depuis des années, nous avons relaté les misères de certains de ces FDS, pris entre le marteau de l’ennemi et l’enclume, non moins impitoyable, de leur hiérarchie, dans la Région du Sahel. Dans ce deuxième article, nous nous déportons sur le front ouest, dans la Région des Hauts Bassins. Là aussi, les misères des hommes ont les mêmes noms. A en croire les témoignages, la cruauté de certains supérieurs hiérarchiques le dispute à leur insouciance. Absence de réaction à des appels pressants de renfort, armements défectueux ou en nombre insuffisant, absence de moyens de communication adéquats, absence de moyen de transport, suspensions abusives de salaires… Certaines confidences laissent par moment sans voix
Triste histoire ! Ainsi peut-on qualifier ce qu’a vécu au front ce groupe de FDS dans le cadre d’un détachement, envoyé en renfort dans une localité de l’Ouest du Burkina. Des jeunes sans grande expérience qui étaient presque tous à leur toute première sortie en détachement. Au tout début, racontent-ils, tout allait bien. Jusqu’à ce qu’à moment donné, la situation a commencé à se dégrader sérieusement. Les alertes venaient de partout ; la localité était encerclée de toutes parts. Ils disent avoir commencé, à partir de ce moment aussi, à alerter leur hiérarchie quant à leur nombre. Un si petit effectif, sans moyens conséquents, dans un tel contexte était devenu intenable. C’est vrai qu’ils sont allés trouver des éléments qui étaient déjà en service sur place ; mais ces derniers ne pouvaient pas être comptabilisés avec eux, car la nuit tombée, ceux-ci regagnaient leurs domiciles respectifs. Et, c’est à eux seuls de tenir face à l’ennemi dans la nuit noire, dans un local sans clôture, sans moyens de communication ni de vision nocturne, sans moyens de déplacement, etc. En plus, ils étaient tous des nouveaux, parachutés sur un terrain hostile, totalement méconnu d’eux.
Un jour, poursuivent-il, ils ont reçu une alerte relative à une imminente attaque de leur position. L’alerte disait que l’attaque devrait avoir lieu dans la nuit le même jour. Ils ont encore alerté leur hiérarchie pour demander secours. Ils disent avoir demandé ne serait-ce que le passage d’un vecteur aérien. Cela aurait eu l’avantage de dissuader l’ennemi. Le chef hiérarchique contacté aurait dit qu’il avait compris et qu’il ferait de son mieux. Ils disent être restés là, en alerte jusqu’aux environs de 23h mais rien n’a été fait ; aucun renfort, aucun vecteur aérien ; et l’ennemi a attaqué ; au bon milieu de la nuit. Les infortunés disent s’être battus comme ils pouvaient ; avec les moyens de bord. Notamment leurs kalaches, aucune des armes lourdes en leur disposition ne répondant pas. Ils ont réussi à repousser l’ennemi après une longue résistance. Mais ils ont perdu un des leurs notamment le chef adjoint du détachement. Un autre élément, faisant partie de ceux qui étaient sur place, est aussi tombé accidentellement en ville lors de cette attaque.
« Une hiérarchie inerte et insensible… » !
Après cela, les alertes persistaient quant à un retour imminent de l’ennemi en nombre plus important en vue de pouvoir prendre le dessus cette fois-ci. Ils disent avoir encore insisté auprès de la hiérarchie pour obtenir un renforcement de leurs rangs. Mais, pendant qu’ils s’attendaient à un renfort pour les appuyer, ils ont plutôt eu droit à un hélico qui est venu juste pour enlever les deux corps. Réduits en effectif et en matériels, ils doivent résister dans ces conditions face à un ennemi de plus en plus débordant. Ils disent avoir été obligés de développer des initiatives pour tenir. C’est ainsi qu’un matin, certains d’entre eux se rendent compte qu’ils avaient passé la nuit dans un cimetière. Cela n’a pas manqué de choquer et entamer le moral de certains, notamment les plus jeunes. Face à une situation de plus en plus intenable et une hiérarchie inerte et insensible à leur détresse, les infortunés disent avoir décidé, à un moment donné, de prendre leur responsabilité. Un matin, ils ont donc rassemblé tous leurs matériels, fait leurs balluchons et intercepter un car de transport en commun, dans lequel ils ont tous embarqué, avec tout le matériel pour rallier Bobo-Dioulasso. Certains occupants du car, notamment des dames fonctionnaires qui quittaient la zone et qui étaient au courant de leur triste histoire, n’ont pas manqué d’écraser des larmes sur la joue en les voyant embarquer.
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Malheureusement, en cours de route, le car tombe en panne. L’attente est longue ; la nuit approche et les chances de voir le car redécoller s’amenuisent. Il faut absolument trouver une solution et vite. Les risques encourus sont énormes : l’ennemi peut surgir à tout moment. Il faut vite quitter les lieux. Surtout que la zone est très infestée. Nul ne sait s’il n’y a pas de complice dans le car pouvant informer l’ennemi de leur présence à tout moment. Ce qui serait une tragédie, vu que les infortunés ne sont pas en situation de pouvoir réagir ; leurs armes étant rangées dans des sacs et eux-mêmes en tenues civiles…
Du front au violon !
Il faut absolument sortir de là. Ils prennent des contacts et arrivent à réquisitionner deux tricycles dans la zone. Ils embarquent avec leurs matériels à bord de ces véhicules de fortune pour rentrer à Bobo-Dioulasso. Ils y parviennent tard dans la nuit. A leur entrée dans leur base, ils appellent leur supérieur hiérarchique et l’informent de leur arrivée. Celui-ci aurait, disent-il, demandé d’intégrer le matériel et de rejoindre un lieu où ils doivent être auditionnés. Ce qui sera fait, ils ont été individuellement auditionnés. L’exercice dure pratiquement jusqu’au petit matin. Après cela, le chef hiérarchique aurait enjoint de les enfermer en cellule. Inutile de décrire leur état mental et physique. Eux qui, avant de quitté leur lieu de détachement, avaient déjà passé 48h sans repas, témoignent-ils. Ils disent avoir été obligés de négocier très fort pour qu’on les autorisent au moins à aller se restaurer avant de revenir intégrer la cellule. Ce qui leur a finalement été accordé, après moult âpres négociations. Après avoir été enfermés jusqu’à l’arrivée du chef au service, relatent-ils, celui-ci les fait sortir et rassembler devant son bureau.
Lorsqu’il sort de son bureau, expliquent les infortunés, il tient deux feuilles de papier en main. Sur l’une il est écrit « liste de ceux qui veulent repartir » immédiatement au lieu du détachement. Et sur l’autre « liste de ceux qui veulent la radiation » immédiate des effectifs. Tous les membres du groupe, à commencer par le chef de détachement, passent et s’inscrivent tous indistinctement sur une même liste : celle de la radiation immédiate. Lorsque le chef reprend ses bouts de papier, poursuivent les intéressés, il se rend compte que la situation est plus grave qu’il ne le croyait ; il ne peut que reculer. Sur ces entrefaites, il se serait référé à son supérieur qui lui aurait dit qu’il veut voir les intéressés. Il demande de les faire venir à son bureau. Ce qui fut fait. Il dit qu’il est là pour les écouter et il leur demande de s’expliquer, soutiennent-ils. A la fin des explications des uns et des autres, racontent-ils, il leur dit avoir compris leurs préoccupations. Il aurait poursuivi en disant être disposé à les satisfaire. Cependant, ils doivent au préalable rejoindre leur lieu de détachement. Pour cela, il leur donne 72h pour lui faire parvenir leur état de besoins et pour rejoindre leur poste. A noter qu’entre temps, la situation était devenue si intenable que même les éléments qui étaient sur place avant leur arrivée, avaient aussi fini par décrocher.
Que de tergiversations !
Lorsqu’ils remettent leur état de besoins pour acheminement au grand chef, affirment-ils, leur supérieur hiérarchique immédiat qui l’a réceptionné se montre plutôt réticent. Comment peut-on vous trouver tout cela en seulement 72h ? Leur aurait-il demandé ! Il ajoute qu’il va voir ce qu’il peut faire mais il ne peut pas faire acheminer au grand chef une telle liste de besoins, qu’il estime trop exorbitants.
Dans l’attente, poursuivent-ils, le chef les aurait rappelés et leur auraient dit qu’il y a du matériel qui est en route, en provenance de Ouagadougou. Il leur promet que si ce matériel arrive, on leur ajoutera un certain nombre d’hommes et ils pourront repartir. Avec ce renfort promis, les infortunés disent avoir trouvé que c’était un nombre raisonnable. Ils marquent donc leur accord pour partir dès que le matériel en provenance de Ouagadougou arriverait. Contre toute attente, on les rappelle pour leur dire que malheureusement, il n’y a plus de matériel en provenance de Ouagadougou. Mais la hiérarchie, au niveau régional, s’est engagée à leur trouver quelques moyens de déplacement, des motos notamment, des postes de communication et des moyens d’éclairage. On demande, disent-ils, de s’en contenter et de replier pour rejoindre le chef-lieu de province de la localité où ils étaient déployés et que le renfort les rejoindra là-bas. Face à toutes ces tergiversations, les éléments disent avoir accepté et démarré avec ces moyens de fortune ainsi colmatés. Aucune arme, regrettent-ils, n’a été ajoutée à leur armement. Bien au contraire, le nombre de leurs chargeurs par personne a été réduit, précisent-ils. Au motif qu’il y aurait une autre mission qui se préparait pour intervenir quelque part d’autre. Comment comprendre autant de rafistolages dans une situation aussi critique où le discours officiel prétend pourtant que beaucoup de moyens ont été injectés dans l’équipement et que le problème de matériel a été résolu ? Se demandent-ils en sourdine. Arrivés au chef-lieu de province, expliquent-ils, la parole de la hiérarchie change une fois de plus : malheureusement il n’y aura plus de renfort comme prévu. Et, sans autre forme de procès, on les presse de rejoindre leur lieu de détachement, soutiennent-ils.
Oui, mais pas sans le strict minimum nécessaire…
C’est en ce moment, qu’ils disent avoir fait savoir qu’ils ne pourront pas rejoindre le lieu de détachement dans ces conditions, encore pires que celles qui les ont amenés à quitter. Pour eux, ce serait aller se jeter dans la gueule du loup. Lorsque la hiérarchie à Bobo-Dioulasso est informée de cela, elle intime l’ordre de les auditionner une fois de plus individuellement et lui en faire parvenir rapport. Invariablement, chacun des éléments a soutenu la même chose : « je veux bien repartir accomplir la mission à moi confiée pour la patrie ; mais je ne peux le faire sans le strict minimum nécessaire ». Lorsque le rapport de cette énième audition parvient à Bobo-Dioulasso, la hiérarchie décide qu’ils peuvent donc revenir à la base à Bobo-Dioulasso et que d’autres personnes seront trouvées pour les remplacer. Pendant qu’ils se préparaient à reprendre la route, poursuivent-ils, on revient encore leur faire savoir que finalement c’est le chef de détachement seul qui est demandé à Bobo-Dioulasso. Les autres devront attendre sur place au chef-lieu de province. Il n’en est pas question, rétorquent-ils à l’unisson. Le chef de détachement ne peut partir seul ; ce n’est pas lui seul qui a pris la décision de lever le détachement. C’est une décision collective de l’ensemble des éléments. S’il y a à répondre, c’est eux tous qui devront répondre. Pas donc question d’isoler le chef seul pour quoi que ce soit. C’est ainsi que tout le groupe a repris la route pour Bobo-Dioulasso. A l’arrivée, ils sont accueillis et, leurs frais d’alimentation, leurs primes, ainsi que tout ce qui leur avait été remis pour la mission sont récupérés puis, eux-mêmes, encore renvoyés en cellule. Après une nuit de détention, on vient leur tendre des bouts de papier leur demandant encore de s’expliquer, foi des intéressés. Ce qui fut fait. Par la suite, une autre équipe est constituée pour former le détachement en vue d’aller les remplacer. Les membres de ce nouveau groupe font leur état de besoins. De grands gros efforts auraient été faits pour satisfaire au maximum les besoins de ces derniers. Du matériel nettement plus important leur aurait été remis. Puis ils sont partis. Trois jours après, une note d’affection sort : tous les membres de l’ancien détachement sont réaffectés dans le même village, non pas dans le cadre du détachement mais en tant qu’agents permanents en poste là-bas. Ils ont une semaine pour rejoindre. C’est un coup dur pour le groupe. Retourner sur les mêmes lieux où ils ont été attaqués et traumatisés, pour y rester en tant que poste d’affectation, avec tous les risques que cela comporte ? C’est à peine croyable, considèrent-ils. Ils encaissent le coup. Comment comprendre cette attitude de la hiérarchie ? Comment comprendre que cette même hiérarchie qui a toujours invoqué l’insuffisance d’effectifs pour ne pas envoyer les renforts demandés dans le cadre du détachement puisse disposer soudainement d’autant d’effectifs pour affecter tout ce monde de la sorte ?
En décidant de prendre leurs responsabilités face à ce qu’ils considéraient comme une insouciance de la part de leur hiérarchie, les intéressés disent qu’ils étaient conscients qu’ils encouraient une punition ; mais une punition d’un tel niveau de nuisance, ils ne l’avaient jamais imaginée. Comment faire ? Les semaines passent et se ressemblent pour les membres du groupe. Le délai imparti est largement passé. Mais aucun d’eux n’a pu rejoindre le nouveau poste d’affectation.
Impossible de démissionner !
Lorsque le moment d’aller prendre leurs salaires arrive, ils se rendent compte que leurs salaires ont été suspendus. Un autre coup encore plus dur. Comment tenir dans cette situation avec femmes et enfants dans un contexte déjà intenable avec la vie chère. Ils comprennent vite qu’il s’agit là du dernier moyen de pression aux mains de leur hiérarchie pour les faire plier et les obliger à rejoindre le nouveau poste. Effectivement, le moyen est imparable. Au bout de quelques jours, bon nombre d’entre eux, ne sachant où donner de la tête, avec leurs familles dans le désarroi, ont été obligés de rejoindre le poste, soulignent-ils. Dès qu’ils ont rejoint, leurs salaires ont été rétablis.
Mais jusque-là, certains d’entre eux qui jugent ce comportement de leur hiérarchie totalement injuste, inacceptable et arbitraire à leur égard, restent toujours campés sur position. Pour eux, pas question de cautionner cette cruauté sans nom. Ils disent préférer mettre fin à leur carrière que de continuer à contribuer à la perpétuation de cette injustice. Mais là encore il y a problème : impossible d’obtenir leur démission. Leurs tentatives pour introduire leurs demandes de démission auprès de leur hiérarchie ont essuyé des refus catégoriques, soutiennent-ils. Après avoir été soumis à un jeu de ping-pong entre différents services, ils sont finalement dans un vide total. Tout en leur déniant la possibilité de partir, on refuse de leur verser leurs salaires. Comment veut-on qu’ils fassent dans ces conditions ? Se demandent-ils désabusés. « Nous aurions pu nous trouver du travail ailleurs. Mais sans un papier qui montre que nous ne sommes plus engagés au sein de la fonction publique cela est impossible », se morfondent certains.
La hiérarchie avait-elle le droit de suspendre leurs salaires dans ces conditions ? Pourquoi refusent-on leur démission ? Pourquoi leur a-t-on refusé le nécessaire qu’ils demandaient pour pouvoir mener à bien la mission ? Autant de questions que nous aurions bien voulu voir élucidées par la hiérarchie. Malheureusement, nos différentes tentatives pour avoir un entretien avec la hiérarchie des intéressés sont jusque-là sans suite. Selon certaines indiscrétions, celle-ci estimerait avoir beaucoup fait et les éléments seraient plutôt dans l’instrumentalisation. Toute chose que les intéressés réfutent catégoriquement. Ils ne demandaient que le strict minimum pour conduire à bien leur mission. Et leur hiérarchie était plutôt dans une logique qu’elle seule sait expliquée. Pour preuve, ceux qu’on a envoyés pour les remplacer ont été nettement mieux dotés mais malgré tout, la suite n’a pas été heureuse.
Vous avez dit suspensions abusives de salaires ?
A propos de la suspension des salaires jugée abusive, un haut cadre de l’intendance militaire approché par Bamyinga est catégorique : seul une sanction d’un certain degré de gravité, prononcée par un conseil de discipline ou d’enquête, peut donner lieu à une retenue sur salaire. Or dans le cas d’espèce, les infortunés n’ont été entendus par aucun conseil de discipline, encore moins d’enquête. Que dit la loi à ce propos ? Des avocats approchés par Bamyinga sont unanimes : « les punitions ne sauraient toucher aux aliments », soutient un avocat ayant requis l’anonymat. « Le salaire en tant moyen de subsistance, est un élément vital dont la suspension est suffisamment encadrée par la loi. On ne peut permettre à n’importe qui d’y toucher n’importe comment… », renchérit un autre. Bamyinga a aussi compulsé quelques textes législatifs et règlementaires relatifs au statut du personnels et la discipline militaire au Burkina Faso : la loi n°019-2015/CNT portant statut général des personnels des forces armées nationales indique à son article 95 que « (…)Sans préjudice des sanctions pénales qu’ils peuvent entraîner, les fautes ou manquements commis par les militaires les exposent à : des punitions disciplinaires qui sont fixées par le règlement de discipline générale ; des sanctions statutaires qui sont énumérées par les articles 98, 99, 100 et 101 de la présente loi. La nomenclature des punitions et les taux en fonction des autorités qui les infligent, sont déterminés au chapitre des punitions du règlement de discipline générale dans les Armées ». Que dit ce chapitre ? Il dresse en son article 80 un tableau exhaustif des punitions qu’on peut infliger à un militaire en faute. Celles-ci sont de trois ordres, allant des punitions restrictives de liberté, aux punitions statutaires, en passant par celles non restrictives de liberté. Il s’agit pour les deux premiers ordres de punitions, en ce qui concerne les sous-officiers, comme dans le cas d’espèce, de l’avertissement, de la réprimande, du blâme, des arrêts simples et des arrêts de rigueur. Quant aux punitions statutaires, il s’agit de la radiation du tableau d’avancement ; le retrait d’emploi par mise en non-activité ; la radiation des cadres par mesure disciplinaire. Nulle part, sauf omission, la suspension de salaire n’est mentionnée comme punition que la hiérarchie pourrait infliger à des subalternes. Seul l’alinéa 7 de l’article 85 du règlement de discipline prévoit une retenue d’une « partie de la solde des militaires punis de prison régimentaire ou de cellule » qui est à verser aux « FONDS DES PUNIS » dans les conditions définies par le décret relatif au service de la solde. Mais cette disposition ne saurait être applicable ici, dans la mesure où, soutiennent les intéressées, non seulement ils n’étaient ni en prison régimentaire, ni en cellule. En plus, la disposition parle de retenue d’une partie de la solde, pendant que dans leur cas, c’est de l’entièreté de leur salaire qu’ils sont privés. D’où la conviction des intéressés d’être victimes d’abus. Et, sur ce point, ils n’excluent pas de faire valoir leurs droits en justice.
Aux dernière nouvelles, le groupe envoyé en remplacement a subi une autre attaque quelques jours seulement après son arrivée. Le bilan, à en croire les intéressés, est très dramatique et consternant. Deux morts, dont un FDS et un VDP. Les infortunés, laisse-t-on entendre, ont été obligés, face au nombre nettement plus important des ennemis et leur puissance de feu aussi nettement supérieur, de s’enfuir et abandonner leurs matériels à la merci de l’ennemi. C’est ainsi qu’une importante partie du matériel, y compris des armes lourdes, auraient été emportée et une autre partie saccagée par l’ennemi. Quel gâchis ! Quelle insouciance ! S’exclame-t-on dans les rangs des punis. Une situation qui finit de les conforter dans leur position. Si l’on nous avait écoutés et renforcé le groupe en nombre et en matériel conséquent, regrette l’un d’eux, ces pertes en vies humaines et en matériel auraient certainement pu être évitées ou amoindries. Mais hélas !
Par Ismael Ivane Sirima et Y. Ladji BAMA
NDLR: Pour des raisons évidentes de sécurité, tout comme dans l’acte1, nous avons volontairement omis de mentionner certains détails, pouvant exposer certains acteurs ou être exploités par l’ennemi.
Triste sort ! 😥😥😥
Quelle injustice! Ces supérieurs sont plus pires que les terroristes. Comment peut on être insouciant, irresponsble et inhumain de la sorte envers ses hommes?
Comment peut on venir à bout du terrorisme avec toutes ces magouilles au sein de l’armee?